L'OMC tire une conclusion idéologique, de statistiques améliorées
On infligeait autrefois aux élèves de terminale un cours de logique ; on y enseignait l'art de ne pas tirer, de prémisses exactes, une conclusion excessive, donc erronée.
Le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, a-t-il oublié ses cours de logique du lycée ? Le laisserait craindre ce qu'il vient de déclarer dans Les Echos du 16 janvier.
Il vient de publier, en collaboration avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une nouvelle mesure des balances commerciales bilatérales, désormais basée sur les valeurs ajoutées par chaque pays, (la base de données TiVA) et il proclame 'Les délocalisations ne sont pas une fatalité et ne sont pas systématiques. Les Etats-Unis et l'Europe ont un nombre incalculable de chaînes de production intra-européennes et intra-américaines. On relocalise et on délocalise en fonction d'avantages comparatifs divers. Il n'existe pas une fatalité des délocalisations vers des pays moindres coûts du travail. '
Six mois après que PSA Peugeot-Citroën a décidé de fermer son usine d'Aulnay sous bois, le lendemain que Carlos Ghosn, président de Renault, a annoncé qu'il va supprimer 7500 emplois en France, au moment où presque tous les constructeurs automobiles américains cessent d'investir aux Etats Unis, pour bâtir leurs usines nouvelles au Mexique, M. Lamy ne craint pas la difficulté.
D'où part cette certitude qu'il affiche ? Il la tire d'abord de son expérience. Celle-ci lui fait dire ceci : ' Si un ouvrier chinois est payé dix fois moins qu'un ouvrier européen, c'est avant tout parce qu'il faut huit Chinois pour produire ce que produit l'Européen ' (Le Monde du25 juin 2010, et autres lieux).
CETTE AFFIRMATION EST FAUSSE
Or cette affirmation est fausse. En effet la productivité des agents industriels des 'pays très bas salaires' (PBS) est assez élevée, lorsqu'il s'agit de la (...)